Témoignages

GUY PAPION

Je travaille avec AGRO CONSEIL depuis 1981, tout juste sorti de l’école! Historiquement, sur l’exploitation, on travaillait déjà avec des analyses de sols, avec la coopérative. En même temps que les résultats, on nous vendait les engrais. Et puis on se posait des questions sur le maïs. Les conseils étaient plus pour du maïs ensilage, alors que nous, nous faisions beaucoup de maïs grain. On avait des conseils de fumure élevés en phosphore et faible en chaulage. On a changé pour travailler avec un négoce et il nous a fait connaître AGRO CONSEIL.

La 1ère année, j’ai fait une analyse et les années suivantes j’ai étendu la démarche à toute l’exploitation. Aujourd’hui l’exploitation est régulièrement suivie.

On a été surtout surpris au début car les conseils étaient totalement différents. Par exemple, les doses de chaulage conseillées n’étaient pas du tout les mêmes. Le conseil était beaucoup plus élevé. On avait des réactions du type « Non mais ne fait pas ça, tu vas tout bloquer! ». On a foncé et ça n’a pas bloqué ! Le discours était totalement différent des autres. Je me souviens d’une discussion où le conseiller m’expliquait que j’avais des potentiels tout à fait identiques à ceux de la Beauce. Peut-être pas sur toutes les parcelles, mais c’était quand même le cas de certaines. « Il faut qu’on vous aide à l’exprimer » m’avait-il dit.

Les pH étaient très faibles, il fallait chauler. A l époque pour se fournir en produit cru c’était difficile mais c’était nettement moins cher. Du coup à égalité de somme d’argent, on a diminué la fumure des autres éléments et augmenter le chaulage. Faire des impasses, on n’avait pas l’habitude. Et puis imaginez l’organisation, à l’époque avec un tout petit matériel, on en a fait des allers-retours pour appliquer le conseil de chaulage!

Sorti de l’école on nous avait mis dans la tête qu’il ne fallait surtout pas mettre trop de chaux parce qu’on risque des blocages, on ne connaissait que le pH eau… : cela faisait beaucoup de bouleversements par rapport à ce que j’avais appris. Mais avec une application progressive selon les conseils d’AGRO CONSEIL on a des résultats rapidement.

Une fois le pH remonté on s’aperçoit qu’en entretien on n’a plus beaucoup à apporter. Avec notre stratégie, nos rendements ont pu suivre l’évolution de la génétique, 115-120 quintaux en blé et surtout on a des protéines (moyenne de 12.4%). Comme quoi on peut faire du rendement et de la protéine ! Au milieu des années 80 on avait de l’élevage, ensuite on s’est plus orienté vers la grande culture. On a augmenté la surface en blé. On s’est penché sur la question de l’azote car on avait beaucoup de verse. A l’époque l’apport classique était en 2 fois. Quand on s’est mis à suivre le conseil Index-N® avec 3 apports, tout le monde nous prenait pour des fous et disait qu’on allait faire échauder le blé. On avait peut-être des blés d’un vert pâle par rapport aux autres mais au final ils devenaient beaux à épiaison. On a suivi les fractionnements conseillés.

Maintenant, nos parcelles de plus de 3 ha font l’objet d’un reliquat pour avoir le conseil azote.

Côté prélèvement, on accompagnait le préleveur et on voyait le protocole bien défini, avec le zonage. Ça ne se faisait nulle part ailleurs. En plus, pour le conseil, il y avait déjà à l’époque la prise en compte de l’historique de la parcelle, des différences de sol… Même si on savait les différences, qu’on les voyait à l’œil nu, et bien avec les conseils zonés ça devenait plus concret. On comprenait mieux les différences de rendement.

C’est vrai que c’était un investissement mais je ne le regrette pas. Tout est correct. On a mis 10 ans à tout mettre en état. Quand le pH a été remonté, ça a été ensuite la magnésie à équilibrer. pH et Mg étaient les problèmes initiaux chez nous.

Comme nos sols sont remis en état, on est moins dépendant des engrais minéraux sauf pour certains éléments ce qui fait qu’on est dépendant que du prix du marché de ces éléments. Quand les résultats d’analyse arrivent, on a moins de surprise, on sait qu’on n’a plus qu’à surveiller, on est moins stressé.

Maintenant que le sol est équilibré sur les éléments principaux, parfois on voit apparaître des zones à problème de manganèse dans les sols plus légers. On peut alors cibler nos actions sur le bon élément.

Publié par Julie Coulerot dans Témoignages

PHILIPPE COULOT

Nous avons débuté en 1991 avec l’azote. A l’époque, contrairement à aujourd’hui, le critère protéines faisait peu partie des préoccupations de qualité, on nous parlait beaucoup du PS. Pour comprendre à quoi servait ce critère et le besoin de qualité des blés, je suis allé à la rencontre de boulangers et de meuniers. Mieux connaître les contraintes techniques des utilisateurs est plus motivant pour trouver des solutions pour bien produire.

Quand les résultats de conseil azote sont arrivés, nous avons eu très chaud ! Nous n’avions pas l’habitude de travailler comme cela. Les pratiques étaient celles du père et du grand-père avec les applications standardisées de l’époque.

Le discours du consultant AGRO CONSEIL était très différent sur le PS et aussi sur le fractionnement. La façon de faire traditionnelle était d’apporter l’azote en 2 fois, alors quand nous avons vu le conseil avec un 3ème apport à appliquer à un stade plus avancé, nous nous sommes inquiétés et nous nous posions des questions sur le risque d’échaudage. Pour se rassurer, nous décrochions le téléphone pour avoir le consultant et lui demander « Tu es sûr ?! ».

A l’école on apprenait que si on apportait l’azote trop tard on allait tout faire coucher. Quand on part dans quelque chose d’inconnu, on a toujours une appréhension. Notre curiosité, notre questionnement régulier, notre envie de faire autrement nous a toujours fait avancer mais cela inquiète aussi.

Tout évolue autour de nous, il y a des niches dans lesquelles nous n’aurions jamais pensé travailler avec des critères particuliers. Nous avons pu nous y intéresser parce que nous savions produire avec les objectifs de qualité demandés. Je gère mes contrats blés de façon à gérer les risques.

Au fil du temps, avec l’expérience et les résultats sur blé, nous avons étendu l’utilisation du conseil azoté sur maïs et colza et adapté nos pratiques.

Ensuite nous avons utilisé la prestation de conseil en fumure de fond. Les analyses ont révélé des pH acides. Pour les remonter nous avons apporté du compost de champignons, ce qui était financièrement plus intéressant et permettait de répondre au conseil. Sur le terrain nous entendions des contradicteurs qui nous disaient que cela ne marcherait pas, que ça aller tout bloquer. Il faut dire que les conseils de chaulage étaient hauts, toujours en comparaison avec les habitudes de l’époque. Mais c’était nécessaire.

Les nouvelles parcelles font systématiquement l’objet d’un suivi en fumure de fond, de façon à avoir un état des lieux initial. Cela permet de bien gérer et lorsque l’on veut faire une impasse, il faut faire attention aux raisons et être prêt à assumer les conséquences.

L’approche agronomique d’AGRO CONSEIL était différente des cas d’école qu’on avait pu étudier. Et les autres interlocuteurs qu’on avait en face sortaient des mêmes écoles que nous, alors effectivement un discours différent, cela interpelle.

La compétence du consultant et sa façon de bien faire passer le message motivent notre volonté de suivre le conseil, surtout quand cela bouscule les habitudes. Il y a un climat de confiance, un partenariat avec lui. Comme le suivi est régulier et qu’il y a une bonne connaissance de l’exploitation par le consultant et le préleveur, cela permet un  gain de temps et des échanges constructifs.

Nous commercialisons nos blés meuniers en direct. Nous produisons des blés BPS et VRM. Les contrats étaient moins segmentés que maintenant avec les critères de qualité. Aujourd’hui, les protéines sont sur le devant de la scène.

En moyenne nous sommes à 12 de protéines et 91 quintaux en blés tendre avec, par exemple pour 2014, une variation allant de 11.8 à 14. Pour les blés durs, la même année, nous sommes en moyenne à 14.8 de protéines et 75 quintaux. Nous arrivons à obtenir la qualité et les rendements.

Quand on fait bien les choses, on en tire une satisfaction. Et c’est aussi cela qu’on attend du métier.

Publié par Julie Coulerot dans Témoignages